L'Alsace.fr -16/02/2012
Avec 11,7 millions de visiteurs et plus de 6,3 millions de nuitées en hôtels en 2011, ce secteur économique se porte bien. Mieux même qu’en 2010.
Le tourisme ne connaît pas la crise. Ou profite peut-être même de la crise, puisque les Français et même les Européens privilégient séjours de proximité et courts séjours. Le patron d’Europa-Park, Roland Mack, en sait quelque chose, avec ses 3 millions de visiteurs… caracolant loin devant le site le plus fréquenté d’Alsace !
Pourtant les responsables du tourisme alsacien — un secteur qui pèse 28 000 emplois, non délocalisables — sont enchantés de l’année 2011. La progression a été supérieure en Alsace à celle enregistrée en Forêt Noire, même si la fréquentation n’est pas comparable.
« Des chiffres exceptionnels, une année record si on se réfère à la dernière décennie », affirme haut et fort Marie-Reine Fischer, présidente du Comité régional du tourisme, qui était entourée, hier, de ses homologues des Offices de tourisme des trois grandes agglomérations, le Strasbourgeois Jean-Jacques Gsell, le Mulhousien Jean-Pierre Walter et la Colmarienne Delphine Mann. Histoire de marquer la bonne coopération entre les acteurs du tourisme. Qui plus est les villes, en total cumulé, attirent largement plus de 3 millions. Mais le vignoble se défend bien aussi…
Année record ? Le CRT annonce 11,7 millions de touristes, 6,3 millions de nuitées pour l’hôtellerie (+ 7% par rapport à 2010), avec un taux d’occupation de 58 %, mais de 64 % pour les hôtels de chaîne… et un bond pour l’hôtellerie haut de gamme ! « Portant, c’est l’hôtellerie familiale qui fait notre charme », relève le directeur, Philippe Choukroun, en rappelant l’importance des dispositifs pour aider les hôteliers traditionnels à monter en gamme… Au total, les hébergements marchands ont enregistré 18 millions de nuitées : si les gîtes se montrent attractifs (+4%), les campings, qui ont réalisé 934 000 nuitées (-2,6%) ne fonctionnent bien que pour les 3 et 4 étoiles… Et les hébergements collectifs ou associatifs affichent une nette baisse d’activité.
Décembre, en 2011, est resté le meilleur mois de l’année, juste devant août, septembre et juillet. Là encore, Marie-Reine Fischer parle de « meilleur mois de la décennie, avec 687 000 nuitées dans l’hôtellerie alsacienne », alors que 2010 avait marqué un léger recul. Le taux d’occupation des hôtels a même été de 68,4 %, avec une clientèle française représentant 73 % des réservations. « À Strasbourg, le taux d’occupation de 81 % était supérieur à celui des autres villes françaises, y compris Paris », se félicite Jean-Jacques Gsell, tandis que Delphine Mann note, à Colmar, « un étalement sur toute la semaine, favorisé par celui des concerts et autres animations ».
Seul bilan mitigé, le tourisme d’affaires (-33 % pour le nombre de journées), certains grands congrès venus en Alsace en 2010 ayant naturellement changé de destination. « Mais nous travaillons avec les trois bureaux de congrès qui ont des projets d’infrastructures lourds », indique le directeur du CRT, en insistant sur l’importance de l’accessibilité aérienne. Par l’EuroAirport, qui a passé le cap de 5 millions de voyageurs, a souligné Jean-Pierre Walter, mais aussi par Entzheim qui a connu un frémissement l’an passé. Et 2011 a marqué l’arrivée du TGV Rhin-Rhône, dont les effets se font déjà sentir…
Enfin, si plus de 60 % de la clientèle des hôtels est française, 2,4 millions de nuitées ont été réservées par des touristes étrangers. La clientèle allemande — qui avait baissé au milieu des années 2000 — est de retour, grâce à des actions ciblées. Elle représente 1 nuitée sur 4. Les marchés belge et suisse augmentent aussi de 10 %. Mais les marchés britannique et italien sont en baisse. En revanche, la clientèle chinoise et japonaise s’intéresse à l’Alsace. |