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Afghanistan: Le tourisme peut-il être ranimé ?
12/07/2004

 

Londres -  Geoff Hann* 

L'Afghanistan a disparu de la carte du tourisme à cause des guerres et des troubles. Mais quelles sont ses chances pour y figurer de nouveau? Et quelles sont ses sites d’attraction touristique? Cet article que nous publions en deux parties essaie de répondre à ces questions. 

 

D'après la sagesse d’usage, quand un pays a vu son infrastructure dévastée et a connu pendant 30 années invasions et guerres civiles, le tourisme est peut-être la dernière chose qui vient à l’esprit. Mais pas d'après la philosophie moderne, inspirée en partie par l'augmentation des voyages au niveau international, qui dit que le tourisme peut être un facteur important dans la reconstruction d’un pays, comme il peut apporter le financement, la connaissance et une abondance de bonne volonté – s’il est bien géré et c'est la condition fondamentale. 

 

L'Afghanistan a toujours été un carrefours essentiel du commerce, décrit comme 'Le Poste de pilotage d'Asie'. Sa place centrale n’a pas pu être ignorée depuis les temps très anciens. Quelques-uns des grands empires, tels, le Bactrien, le Grec après Alexander, et particulièrement celui de Mahmud de Ghazni dans le 10ème siècle après Jésus-Christ, ont émergé suite à son emplacement géographique. 

 

Dans les temps plus récents, le pays a connu un événement de signification extraordinaire: la montée des Taliban, leur contrôle rapide de la plupart du pays et leur chute subséquente qui avait eu un terrible impact sur l’Afghanistan et la région. Nous évaluons encore la signification historique des Talibans et les leçons à tirer de leur court règne. 

Le pays a une longue histoire qui attire les touristes, bien que quelques-uns de ses monuments aient été endommagés. Le Musée de Kaboul et le grand Bouddha de Bamiyan ne peuvent pas, semble-t-il,  être réparés ; mais il y a beaucoup de choses prometteuses à redécouvrir: montagnes, déserts et tribus d'ascendance variée qui accueillent les visiteurs avec une hospitalité merveilleuse. Pour les Occidentaux, il y a aussi un atout caché : l’Afghanistan a été fermé aux voyageurs ordinaires durant 30 années. C'est un cas quasi unique en Asie et cela a un charme particulier pour les touristes modernes et les aventuriers.  

 

Hier et aujourd’hui 

J'ai acquis mon expérience dans le tourisme en voyageant par voie terrestre avec des groupes qui traversaient l’Afghanistan vers l’Inde dans les années 1970, à un moment où la 'Piste Hippy', en Occident a atteint son maximum et a décliné. Traverser l'Iran et arriver à Herat dans ces années était pour nous faire connaissance avec des contrées  évocatrices du Moyen-Age: aucuns grands bâtiments, rues pleines de chameaux et des véhicules tirés  par des chevaux. Le soir, le temps frais fait sortir des hommes dignes habillés de robes colorées.  Ils flânent à travers les rues, se saluent suivant les traditions ancestrales de politesse : un petite courbature, la main sur le cÅ“ur  et 'Salam aleikum, salam, haletan chetor ast? ' 'Khobam' serait la réponse     

 

Aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé mais pas cette politesse naturelle. L'Afghanistan a été traîné de force dans le monde moderne. Une rapide visite personnelle de 10 jours, de l'ouest à Est du pays en Nov/Dec 2002, mon premier voyage depuis 1981, m’a permis de connaître beaucoup de choses. C’était un voyage fascinant, le pays disposait alors d’une situation sécuritaire relativement stable, et la société Hinterland pouvait y opérer. Il s'est avéré par la suite que c’était une véritable aventure.  

 

Un  groupe de 12 voyageurs intrépides, dont un seul avait moins de 40 ans et l'aîné en avait 75, ont pris leur vol vers Téhéran en avril de l'année dernière. Ils ont été confronté à une tempête de neige à leur débarquement dans Mashad. Ce temps exceptionnel pour un voyage aussi exceptionnel avait fait que cette expérience fut éprouvante. Nous avons passé un jour supplémentaire pour nous reposer dans la Ville du Temple d'Imam Reza.  

 

 Le centre de cette ville était très agréable à traverser. Le grand temple nous a absorbés pendant des heures, l'échelle immense de la construction présente de cours autour du temple elle-même a étonné tout le monde. Un dîner très agréable préparé selon le style iranien et une visite sociale à une maison de thé nous ont permis de nous délasser et de connaître les manières et coutumes orientales.  

 

Notre rapide départ pour la frontière nous donnait une idée sur les jours futurs. Nous avions acheté, la veille, beaucoup de bouteilles d'eau et de la nourriture pour le voyage. L'eau potable est rare en l'Afghanistan ; mais l'eau en bouteille est largement disponible dans les villes, bien que ce soit cher pour les habitants locaux.  

 

L’état des routes iraniennes est bon, ce qui fait qu’à la vue des routes afghanes on ressent un certain choc. Mais, il y a d’abord le problème  du passage de la frontière. Traverser des frontières Asiatiques avec votre propre véhicule et un groupe d'Occidentaux peut être une expérience traumatisante, pleine de malentendus: langue, culture et même hostilité directe. Cependant, la préparation préalable des documents des clients et du véhicule, plus un recours à votre kismet (destin) et beaucoup de d'Inchallah,  facilitent cette expérience finalement.  

 

En 2003, la frontière afghane de Qal'eh Islam,  était une mer de chaos apparent, mais une expérience intéressante pour nos clients. Les fonctionnaires nous ont regardés quelque peu d'un air incrédule. 'Est-ce que nous étions une ONG? '  'non'! 'est-ce que nous étions des militaires? ' Sans aucun doute « non Â». Qu’est-ce que nous faisions alors ici? ' Nous étions une espèce qui n’est pas venue ici depuis peut-être 25 années - un groupe de touristes occidentaux. Finalement, des sourires ont détendu tous les visages avec un sentiment un peu incrédule. 'Ok, vous êtes les bienvenus.'   

 

Herat 

Alors a commencé le voyage à Herat. La nouvelle route, en construction, est parallèle à la piste sale et poussiéreuse. ہ moins que vous vouliez détruire complètement votre véhicule, il faut rouler avec beaucoup d’attention. Je ne pouvais m’empêcher de me souvenir des voyages du passé - les 125 kms vers Herat n'étaient pas un problème. Selon  l'apparence de la nouvelle route,  la situation restera telle quelle l'année prochaine. La nuit était tombée avant que nous soyons entrés dans la ville et ayons trouvé l'hôtel où j'avais projeté de rester. Un chauffeur de taxi très amical nous a aidé à le trouver dans le noir.    

 

Le lendemain, notre visite à pied à travers la ville a confirmé ma vue que Herat offre plus pour le touriste que toute autre ville d'Afghanistan. Elle est animée de l’activité commerciale avec l’Iran qui augmente de jour en jour. Les gloires de l'architecture islamique sont le mieux représentées dans le fabuleux Masjid Jami ou la Mosquée Ghorid du 12e siècle. Les Minarets Timurid Musalla et le tombeau de la Reine Gahwar Shad ont le travail du carreau décoré le plus merveilleux. La tombe du Poète Jami se trouve aussi dans la ville. Le grand fort qui domine celle-ci a été, selon la légende,  construit en premier par Alexander le Grand. 

 

Les récentes batailles violentes dans la ville ont détruit beaucoup de bâtiments, mais ont aussi dégagé la vue pour que le grand Fort puisse être vu, comme ce fut le cas il y a des siècles. A six kms à l'extérieur, se trouve le palais Gazargah, un lieu splendide avec ses spécificités. La tombe du grand saint Soufi et poète Khwaja Abdulla Ansari qui est né à Herat en 1006 et y est mort est également dans cette ville. Il en est de même, pour les tombes d’anciens chefs et rois afghans, dont beaucoup de poètes et de voyageurs ont rapporté l’histoire. Pour beaucoup de derviches et savants des siècles passés elle fut considérée comme une île de paix.

Les gens de la ville nous ont regardés avec attention, car ils ont vu des étrangers assez âgés faire des efforts pour voir des bâtiments qu'ils considèrent comme banals. Les touristes sont encore une curiosité et les locaux veulent avoir des informations sur eux, de la même manière que beaucoup de touristes veulent savoir des choses au sujet des habitants locaux. 

 

Notre visite à la mosquée, où nous avons parlé aux habiles ouvriers qui restauraient le lieu et fabriquaient de nouveaux carreaux, a coïncidé avec la fin de la prière et nous étions très vite entourés par une grande foule qui nous posa beaucoup de questions.  Il y a chez ces gens une impatience pour les nouvelles, un besoin du retour à la normalité et une grande fierté d’être musulman et afghan. L'hospitalité, la variété et les couleurs souvent exquises des tapis de la région ont nourri un besoin fort chez nos voyageurs pour les acheter. Je devais leur rappeler les données de routine,  comme les droits de douane, l’effort physique pour porter les articles et les problèmes d'excès de bagages ;  mais sans effet - nous sommes devenus un train de tapis et certainement avons contribué à la balance commerciale de Herat.  

 

Notre voyage venait juste de commencer. Nous avions déjà beaucoup de bagages - une variété de sacs très colorés – de belles Å“uvres des travaux manuels. Il était temps de partir par la route en béton qui mène à Kandahar, construite par les Russes lors des premières années d’occupation. Soudain, nous avons rencontré sur la route une barrière posée par une milice d'une nature assez indéterminée, peut-être pour collecter l'impôt. La route était épouvantable, avec des blocs de béton cassés qui s’étirent indéfiniment et des signes des conflits et parfois on redoutait les mines. Une grande attention est exigée et cela devient bientôt comme une deuxième nature pour éviter certains dangers. 

 

Le paysage est désolant, rigide et brutal. L’homme seul peut le dépasser, quand vous avez rencontré par hasard le fuselage détruit d'un avion sur le côté de la route. C'était l'entrée au Désert légendaire de la Mort, sans eau et inhospitalier. Mais nous avons trouvé du thé qui se vendait occasionnellement au bord de la route et l’avons bu  sur les gros morceaux de béton. La conservation de notre véhicule était notre principale préoccupation, ce qui a fait que notre voyage a pris plus de temps que prévu. Notre véhicule devait survivre pour trois semaines. Le soir nous nous sommes arrêtés à un café Chai Khana - il n'y avait rien d’autre. A un kilomètre en bas de  la route nous avons trouvé un vieil hôtel russe, maintenant détruit et plein de carcasses de véhicules blindés. Donc, après une autre session de ' Qui êtes vous ? ' à la maison du Chai locale nous avons opté pour le prix du billet local et avons repiqué vers le bas avec les autres voyageurs. C'était important de confirmer la raison de notre visite - établir la normalité a dépendu de notre crédibilité. 

 

L'autobus local partit avant la première lueur et nous l’avons suivi. Un long jour s'est ensuivi, très éprouvant pour le conducteur qui lutte avec les gros morceaux de béton. Les prières ont été dites pour hâter la reconstruction de cette route programmée auparavant. Le voyage de Herat à Kandahar prendra seulement un jour quand la nouvelle route sera réalisée. Eprouvés par la fatigue et la chaleur nous espérions seulement trouver quelque sorte d'hôtel à la tombée de la nuit. 

 

Kandahar 

Nous n'avions pas projeté de passer deux nuits dans Kandahar pour des considérations de sécurité. Mais la flexibilité est le seul moyen pour voyager en Afghanistan. Notre véhicule a eu besoin de quelques réparations et nous avions dû nous arrêter. Kandahar était une oasis intéressante. Avant l'invasion russe, c'était le principal fournisseur de  fruits pour beaucoup de pays asiatiques : ses raisins et grenades étaient célèbres à juste titre. J'ai été heureux de voir des signes de renaissance de cette agriculture, bien qu’elle soit parsemée de l’indésirable pavot. La ville est importante pour les traditions islamiques afghanes et pour les fondations de l'Etat Afghan. Le Temple du Manteau du Prophète Mahomet est un des temples les plus sacrés dans le pays. L'histoire ancienne est aussi importante: Alexander a fondé une ville près d'ici et ses vestiges sont encore là. Dans les temps modernes, Kandahar était devenue le quartier général des Taliban.  

 

 La ville est située à 90 kms seulement du Pakistan et presque à distance égale de Quetta. ہ cause de son emplacement sur la route commerciale, Kandahar a un grand nombre  d’ hôtels, de restaurants et de marchés. L'influence pakistanaise est forte dans la finance et parmi les négociants. Une certaine confrontation entre courants islamiques peut être ressentie par les voyageurs les plus sensibles. La ville est renommée pour sa broderie, un entrepôt pour soies, chapeaux brodés tribaux, gilets, marchés intéressants et sites historiques. 

 

Cependant, elle reste pour les touristes Occidentaux ou autres, une ville avec un passé et un présent turbulents. Donc il faut être sur ses gardes.

Nous avons opté le lendemain  pour une excursion hors de la ville à Lashkar Gar et Bost. Une promenade qui nous a secoué. Une escorte armée nous a emmenés à ce site fabuleux, la résidence hivernale des Sultans Ghaznavides, détruite par les Mongols, reconstruite et finalement dévastée par Tamerlan en 1221. On y trouve de merveilleux vestiges, la grande voûte est célèbre à juste titre. Dans beaucoup de pays ce serait le site historique prééminent. 

 

Les routes ne se sont pas du tout améliorées. Il nous a fallu deux jours de conduite prudente pour atteindre Ghazni, approximativement à 352 kms. Nous n'étions pas seuls: un grand nombre d'autobus et de camions, quelques uns  transportant de très lourdes charges, roulaient avec une grande difficulté à côté de nous. Maintenant, nous soomes sur une route communément appelée la route américaine. Construite d’asphalte goudronné par opposition au béton des Russes, cette route s'est détériorée au point d'être presque inexistante dans la plupart des places. L’asphalte goudronné a besoin de plus de maintenance.

Mais, pendant ces jours, nous avons rencontré l'hospitalité qui réchauffe le cÅ“ur.  Personne ne voulait nous faire de mal ; tous les gens voulaient plutôt nous protéger. Bonnes nouvelles pour le futur - nous avons rencontré une équipe d'ingénieurs indiens avec quelques employés de l’ONU qui inspectent la route. La reconstruction a peut-être déjà commencé. 

 

Gazni 

Nous avons atteint finalement Gazni, une ville célèbre avec une histoire militaire continue, un passé bouddhiste et un présent quelque peu turbulent. La gentillesse naturelle et la chaleur des gens de cette ville ont prédominé et m'ont amené à l’aimer. Le grand monticule de la forteresse est visible à une distance de quelque  kms et seulement derrière elle  apparaissent les deux tours ou minarets construits par Masud III et Bahramshah, souverains Ghaznavides. Ce sont les sites célèbres de Gazni. Le briquetage sur les tours est le produit de l'art islamique de la période de 1000 à 1100 de l’ère chrétienne. Plus loin, on trouve les vestiges du Palais de Sultan Mas'ud et le Mausolée du Sultan Mahmud, le grand conquérant du dixième siècle.

 

Nous avons presque terminé notre tour. Les derniers 145 km qui nous séparent de Kaboul s'étendent sur une route récente se faufilant à travers les monts avant d'atteindre la vallée de Kaboul. La lutte entre les parties afghanes était si acharnée qu'il faut de nombreuses années pour déminer le pourtour de la Capitale afghane. On peut aller par avion de Herat à Kaboul, mais le désert du sud mérite le détour.

La population de la capitale a fortement augmenté en raison du retour des émigrés et du flux massif des habitants d'autres régions du pays qui vivent encore dans de graves problèmes. Quant au touriste, ce qu'il souhaite c'est d'avoir des hôtels convenables et des habitations adaptées, ainsi que des restaurants variés et des objets à acheter qu'il ne peut trouver ailleurs. La communication téléphonique avec le monde extérieur est disponible dans cette ville très animée. Le climat est modéré, supportable à toutes les saisons. Kaboul est le lieu indiqué pour faire des affaires.

Les touristes sont étonnés du nombre considérable de boutiques dans un boulevard nommé « boulevard du poulet ». Très peu de boulevards dans le monde réunissent autant de boutiques et de marchandises variées. On y trouve de tout : du guide touristique, aux tapis, en passant par les armes et les joailleries. Il faut seulement demander. Les prix sont relativement élevés par rapport aux autres régions, mais les marchandises sont plus abondantes. Kaboul est aussi la ville de monuments, forts, murailles.Elle se prépare aux saisons prochaines : du côté de l'hôtel Intercontinental, il y a une restauration de tous les hôtels. Les établissements gouvernementaux et administratifs sont entrain d'être reconstruits.  Un petit tour en voiture, permet de constater les dégâts considérables laissés par les guerres des 20 dernières années. Il y a énormément de chose à faire. Le musée a été fortement endommagé et largement pillé; il y a des promesses internationales pour y remédier ; certaines sont en voie d'exécution. 

Les vols aériens sont de retour à la capitale et seront sans doute suivis du reflux de touristes, dont les prémisses sont perceptibles déjà. Les infrastructures ont en nette amélioration ; le voyage hors Kaboul n'est pas difficile actuellement : on peut accéder facilement à Ghazni, Bimyane et Jall Abad .

Bimyane Concernant  notre voyage, après le repos on était allé au nord vers la région des montagnes, lieu des multiples tribus : tadjik, ouzbek, turkmène, hozara . les montagnes du Hind Kush sont réputées  méritée : elles sont très élevées, couvertes de neige la plupart du temps, et regorgeant de sources et d'affluents. Avant de traverser le passage de Salang, principale route menant vers le nord et Mazar Acharif, nous avons visité la vallée de Bimyane où se trouvent les monuments bouddhistes, située à 223 km de Kaboul. Là on découvre l'unes des merveilles du monde : l'énorme statue de Bouddha  qui a été malheureusement détruite à la fin du siècle dernier. Mais, les grottes,
les coins et les restes du vieux Royaume et sa ville, détruits par les Mongols et les Talibans, sont encore là. Un nouvel hôtel vient d'être construit dans la région et attend les visiteurs ; qui auront en plus le loisir de découvrir d'autres forts, anciennes villes et le splendide lac de Bandi Ay Amir.

 

Le passage de Salang

Cette région a été le point d'une lutte acharnée entre différentes factions durant les quatre dernières années. Il faudra beaucoup de temps pour la déminer. C'est le seul passage pour aller au-delà des montagnes. Sinon, on est obligé à faire un long détour. Ce qu'il faut souligner, c'est que ce tunnel qui est une prouesse architecturale des années 60, a été modernisé.  La commune de Agha Khane y construit  des ponts et des villages. Les Ismaélites sont nombreux dans la région.

Toutefois, la traversée du passage et du tunnel ne fut chose aisée pour nous. Au retour, on a dû rester à un café pour attendre le dégagement de la route qui avait reçu une forte quantité de neige inhabituelle à cette période (mars). Après la modernisation de la route, ceci ne devrait plus se produire. En tout cas, la paysage naturel était extraordinaire. C'est un autre monde qui n'a rien à voir avec le désert chaud et sec de Kandahar. Cette même route principale relie le pays au Tadjikistan et ouvre la voie aux vastes plaines de l'Asie centrale.

Au cours de notre voyage on est passé à côté des tanks, des blindés et villages détruits. Témoins de la bêtise de la guerre. Les gens du nord sont plus habitués à voir les étrangers que ceux du sud. Aussi n'ont-ils pas été surpris de notre présence sur les lieux. Plusieurs restes de monuments historiques y

sont délaissés, tels que le temple de Sorkh Kotel, de Koushan, les restes de Stora, le minaret d'Aypec, près de Samanghan et attendent la visite des touristes. Au nord il y a aussi la ville moyenâgeuse de Kandouz qui était autrefois dotée d'une muraille, ainsi que les montagnes de l'extrême orient.

Mazar Acharif

Notre temps était limité, mais, nous devions visiter Mazar Acharif qui a connu de nombreuses batailles ces dernières années et qui est aussi la capitale du nord. On y trouve surtout le principal lieu de pèlerinages (mazar) de l'Afghanistan : mazar de Ali, neveu et gendre du Prophète.

Des milliers de pèlerins y viennent chaque années par foi ou tradition. C'est le point de mire de la ville. Après sa restauration, il paraît comme un bel édifice, richement décoré. La ville est relativement récente ; on y trouve des hôtel pour se reposer avant de reprendre la route.

A côté d'elle on trouve Kenz, l'ancienne Balekh, considérée comme l'une des plus vielle ville dans le monde. Elle existait, selon les anciennes écritures, depuis 5 000 ans av. J-C. Alexandre a construit une ville près d'elle et l'héritage bouddhiste y s'étend sur 12 km environ. Les vestiges de la mosquée Noah Ghombad , l'une des plus vielles d'Asie, a une décoration similaire à celle de la mosquée Samara d'Irak qui date du 8ème siècle de l'ère chrétienne. Balakh est aussi la ville natale du poète soufi Arroumi, ainsi qu'une ville universitaire, et un centre islamique d'enseignement et de culte. Gengis Khan l'avait détruite, mais Shah Roukh l'avait reconstruite. Le mausolée Abou Nasr a un beau décor. Les personnes intéressées par l'art, l'histoire et la culture doivent visiter cette ville.

Le retour par voie terrestre du nord à Kaboul prend plusieurs jours. Kaboul est pour beaucoup de touristes un point de départ d'Afghanistan. Mais, il y a une aventure intéressant pour ceux qui du temps et de l'esprit. Il s'agit de partir de Kaboul à travers le passage de Kaboul vers Jalal Abad   pour sortir d'Afghanistan par le célèbre passage de Khaybar vers Peshawar au Pakistan. Ces passages ont une racine historique profonde en relation avec la constitution du pays et sa lutte contre les invasions des Sikhs et des britanniques au 18ème  siècle. La traversée de la vallée et du passage de Kaboul offre un beau paysage naturel. La route est en voie de construction. Jallal Abad a une histoire bouddhiste ancienne. C'est une localité, où il y a parfois des problèmes, mais elle est dotée d'un bon marché et d'un hôtel  convenable. Les tapis y sont très recherchés. La région s'étend jusqu'au Pakistan et  avait plusieurs camps de réfugiés. La plupart sont actuellement vides. Beaucoup de gens transitent à pied par ici ; mais si la chose est aisée du côté afghan ; du côté pakistanais l'administration bureaucratique rend le passage difficile. 

Le passage de Khaybar fait partie du siècle précédent : fort, soldats frontaliers, le train et les grandes maisons de la région bondés de contrebandiers.

La ville de Peshawar est animée d'une grande activité. Une ville où il y a une importante communauté afghane ; c'est la ville des manouvres politiques feutrées et de l'Islam rigoureux. Mais, c'est aussi la ville des commerçants, des cambistes et de contrebandiers.

Ce voyage en Afghanistan a montré une chose importante : le potentiel touristique de cette région est considérable : une diversité naturelle (montagnes, déserts, ), un riche artisanat (le tapis  afghan a une renommée internationale), des monuments et vestiges historiques ; et avant tout l'hospitalité des habitants locaux. Ce potentiel peut devenir réalité avec des investissements en infrastructures routières, aéroportuaires et hôtelières. Ce qui attire les touristes ce sont aussi les bons guides, l'administration des hôtels, les bulletins touristiques, ainsi que la préservation des monuments historiques. Il faut aussi des moyens de transport convenables, et garantir la sécurité des touristes. Ce sont là des choses qu'on ne peut pas réaliser aisément, certes, mais l'Afghanistan est en bonne voie et il mérite d'être encouragé par la venue de toute personne qui a un bon cour et un esprit ouvert. 

 

(la suite dans le prochain numéro). 

 

* Geoff Hann est le directeur et fondateur de voyage Hinterland (Arrière-pays), 12 L'Enterdent Godstone, Surrey RH9 8EG Royaume-Uni, tel/fax: 01883 743584;  

email hinterland@btconnect.com. Il a été des principales visites à Irak depuis les 1970s.          

      

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