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Wal Fadjri (Dakar)-5 Novembre 2008
En dépit de la suspension des vols directs d'Air Sénégal international et de la crise financière internationale, le parc de Djoudj reste attractif. Pour l'année 2008, près de 60 000 touristes y sont attendus.
Les autorités du parc national des oiseaux de Djoudj (Pnod) ne perdent pas espoir. Malgré la suspension des vols directs de la compagnie aérienne Air Sénégal international (Asi) sur l'aéroport international de la ville de Saint-Louis et la crise financière internationale, ils affichent leur optimisme d'accueillir près de 60 000 touristes pour la saison 2008.
Ils l'ont signalé la semaine dernière à l'occasion de l'atelier (27, 28, 29, 30) sur la gestion des zones humides organisé par l'Ong Wetlands international à l'intention des journalistes. Directeur de la station biologique du Djoudj, le Lieutenant Colonel Ibrahima Diop en est l'un des animateurs.
'La saison touristique vient d'être officiellement lancée. Actuellement, les touristes commencent peu à peu. Evidemment, le contexte n'est pas favorable avec la crise financière internationale et la suspension des vols directs d'Air Sénégal international. Mais nous espérons recevoir beaucoup de touristes pendant cette saison. Nous pouvons espérer accueillir 50 à 60 000 touristes à partir de février, mars, avril 2009', a-t-il avancé.
Des propos confirmés par le Conservateur du parc de Djoudj, le Lieutenant Lamine Kane. 'Le parc reste toujours attractif malgré les contraintes. Comme l'a dit le Colonel Diop, il faut attendre les mois de janvier, février, etc, pour avoir un pic. C'est en ce moment que les oiseaux quittent l'Europe pour venir se nourrir, se reposer', a-t-il souligné. 'Nous sommes en train de préparer les pistes de production, d'aménager le site pour faciliter la circulation aux touristes', a-t-il ajouté.
Selon le Colonel Abdoulaye Ndiaye, consultant de Wetland international et ancien conservateur parc de Djoudj, l'espèce la plus spectaculaire et inféodée au Pnod est le pélican blanc. 'Son éthologie, par rapport à la fluctuation du niveau des eaux du parc pour la détermination des périodes et des conditions de ponte mais aussi du succès de la reproduction, a été de tout temps la préoccupation des gardes et des chercheurs du parc', a-t-il fait savoir.
'La chronologie de la nidification du pélican blanc, de la création du parc à nos jours, a été établie. Les pélicans se sont installés au Djoudj en 1971, date de la création du Pnod', a-t-il ajouté. D'après lui, le Pnod abritait d'importantes colonies de nidification d'ibis, de hérons, de cormorans, d'anhingas et de pélicans gris. La période de nidification des espèces piscivores dépend du stock halieutique et de la quantité d'eau disponible, selon le Colonel Ndiaye.
Mais il n'y a pas que les oiseaux qui font le charme du parc. Le Lieutenant Colonel Diop a signalé aux journalistes les autres facettes du site que les touristes ne découvrent pas souvent par ignorance. ' Les hôteliers amènent ici les touristes et repartent immédiatement après la visite du nichoir des oiseaux. Ils ne donnent pas le temps à leurs hôtes de découvrir les autres merveilles du site', a-t-il tenu à déplorer.
D'une manière ramassée, il a fait état de la végétation, de la flore et de la faune. Dans le détail, il a ainsi parlé des crocodiles, du varan, de la vipère, du python, du singe. Sans oublier la chasse. Selon lui, Le Pnod est l'un des derniers refuges de la faune du nord du Sénégal. Aujourd'hui, phacochères, gazelles (rufifrons et dorcas) et chacals constituent les seules grandes espèces de mammifères au Pnod. Autant de produits qu'il aimerait mettre à la disposition des visiteurs lors de cette saison touristique en cours.
D'après le Colonel Ibrahima Diop, les activités de valorisation autorisées dans le cadre de la gestion du Pnod portent essentiellement sur l'exploitation touristique. 'En effet, depuis sa création, le Pnod a toujours été une attraction touristique majeure pour la région de Saint-Louis, voire pour la destination Sénégal. En 1996, les principaux hôtels de Saint-Louis ont réalisé un chiffre d'affaires de 424 617 318 Fcfa, dont 53,66 %, 42,98 % et 1,93 % sont imputables respectivement à l'hébergement, la restauration et aux excursions. Pour cette même période, 92 319 687 Fcfa de salaires ont été versés', a-t-il démontré.
Pour lui, il s'agit là des opportunités de valorisation éco-touristique pour un éco-développement de la périphérie. Un tourisme qui est bien profitable à la population locale, selon lui. 'Le plan quinquennal et le plan triennal de gestion intégrée du Djoudj ont progressivement associé les populations à l'exploitation touristique du Pnod.
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