Londres- Mohamed Mekabbbaty
La collection de cartes postales est l’un de mes loisirs favoris. Je possède un grand nombre de cartes de pays islamiques. Le mois dernier j’ai reçu des cartes postales de la sainte Mecque, destination de tous les Musulmans pour l’accomplissement du rite du hadj, pèlerinage. Le Musulman ne prend pas en compte la distance qui sépare son lieu de résidence de La Mecque. Tout ce qu’il souhaite c’est de la visiter, quel qu’en soit le prix. S’il décède pendant l’accomplissement de ce rituel, il sera heureux, car il est assuré que Dieu lui a pardonné ses pêchés, comme s’il a accompli le Hadj entièrement.
Au fil des années, j’ai collecté des cartes postales du hadj. Certaines de celles-ci, montrent ce rassemblement grandiose de plus de trois millions de pèlerins venus des quatre coins du monde àArafat, portant la même tenue blanche, symbole de l’égalité des êtres humains, quelque soit leur classe sociale, leur couleur, leur nationalité, leur langue ou leur âge. D’autres cartes postales présentent les pèlerins se dirigeant vers Al Mozdalifa au coucher du soleil. On voit aussi sur certaines cartes les pèlerins arrivant àLa Mecque et accomplissant les rites du Tawaf au tour de la Kaâba (7 tours) et embrassant la pierre noire.
Etant donné que certaines cartes postales datent de 1900, on peut comparer les difficultés passées et présentes auxquelles sont confrontés les pèlerins. Ainsi, même si La Mecque n’est qu’à85 km de Djedda, il fallait aux pèlerins deux jours pour y arriver àdos de chameau, de mulet ou d’âne. Aujourd’hui, le trajet sur les voitures ou cars climatisés ne dure pas plus de 45 minutes. C’est làun exemple simple des différences entre les deux époques. Autrefois, les pèlerins d’Egypte traversaient le canal de Suez àdos de chameau portant « Al Mihmal », l’habit spécifique de pèlerinage. Ceux de Syrie commencent leur voyage de pèlerinage quatre jours après la fin du ramadan pour arriver àLa Mecque, deux mois lus tard.
Actuellement, les facilités, la sécurité et la propreté sont d’un tout autre ordre. L’eau fraîche est partout disponible. Il y a plus de 50 000 chambres dans des hôtels de cinq étoiles. Plus de 60 tunnels àtravers les montagnes facilitent la circulation des véhicules ; et toutes les tentes àMina et Arafat sont inflammables, climatisées et dotés de douches gratuites.
Il y a également, des cartes postales de Médine remontant au début du siècle précédent. Cette ville est la deuxième de l’Arabie Saoudite après La Mecque. Les pèlerins du hadj et de la Omrah y affluent de toute part. Le pèlerin termine son rituel par la visite de la mosquée et du tombeau du prophète (PSL) àMédine.
La sainte Mecque, Médine l’illuminée et Al Quds (Jérusalem), sont considérées comme les joyaux du monde islamique. Les deux premières villes ayant un attrait pour tous les Musulmans qui viennent y accomplir leur Hadj ou Omrah et vivre des moments de quiétude spirituelle exceptionnels.
Ce tourisme islamique s’appuie sur de grandes institutions : le ministère du Hadj, les compagnies hôtelières, de transport (maritime, terrestre, aérien), de communication, de nettoyage, d’hygiène et de soins sanitaires. L’ensemble de ces établissement coopèrent en vue de préserver aux 3 millions de pèlerins confort et sécurité.
A travers ce voyage effectué en consultant ces cartes postales j’ai eu le sentiment d’être effectivement dans ces lieux saints accomplissant le devoir du Hadj que tout croyant souhaite faire, et prenant plaisir àfaire le meilleur voyage touristique. En outre, toutes les visites que j’ai effectué àtravers les grandes villes du monde ne peuvent être comparées àcelle des villes saintes, La Mecque et de Médine. |