Belgique : les voyagistes en difficulté
20/01/2006

Le Monde (10 janvier 2006) - Au vu des chiffres et des tendances, toutes les branches et toutes les entreprises voyagistes sont touchées par des méventes. Certains opérateurs ont beau nous expliquer qu'ils résistent et même voient leurs ventes augmenter, nous restons dubitatifs.

D'autres, reconnaissent de facto que le marché connaît certains problèmes. Mais il faut savoir décrypter. Ils ne disent pas qu'ils vendent moins bien mais déclarent améliore leurs parts de marché en se refusant de donner plus d'explications.

Le 18 novembre, nous avions publié un article concernant le niveau de réservations des forfaits en Belgique pour la saison hiver 2005-2006. Nous avions signalé que les données fournies par l'Association Belge des Tours Opérateurs (ABTO) n'étaient pas brillants pour le mois d'octobre

Aujourd'hui, un vent favorable nous a apporté, la semaine passée, les chiffres du niveau des réservations des membres de l'ABTO pour le mois de novembre et surtout le comparatif entre 2005 et 2004.

C'est très simple, sauf quelques rares exceptions, les chiffres sont tous négatifs. Ceci autant pour le seul mois de novembre que pour le cumul juin à novembre.

Pire les tendances par rapport à octobre sont encore plus pessimistes. Si pour toutes les destinations, octobre 2005 affichait - 2,6 % de réservations par rapport au même mois 2004, pour novembre 2005, la décrue est de - 13,6 %..

Et si l'on se penche sur le cumul juin – octobre, si, en octobre, il y a eu - 6,1 % de réservations par rapport à la même période 2004, le cumulé juin - novembre est pire avec - 8,5 %.

Quant au mois de décembre, généralement plus faible, selon certains, il serait tout autant négatif.

En octobre, il était évident que l'une des principales causes de la baisse des réservations était liée à l'augmentation du coût de l'énergie et plus particulièrement du prix du mazout de chauffage. Flambée des prix qui avait grevé fortement les budgets des ménages.

En novembre, selon certain ce serait la crainte d'une crise économique qui conditionnerait le comportement des vacanciers.

Jean-Luc Hans, président de l'ABTO, tout en reconnaissant que les chiffres ne sont pas bons : «C'est la première fois qu'une telle décrue se produit. Mais il faut raison garder : les chiffres ne permettent pas de tirer des conclusions pour l'avenir. »

Ce que confirme Patrick Crépin, directeur de Transorient, TO belge spécialisé sur l'Egypte et l'Extrême-Orient. : « Je crois que les touristes ont fait l'impasse sur leurs vacances d'hiver. Il faudra attendre les mois de février, mars pour voir si les réservations reprennent pour les vacances d'été ».