WASHINGTON (AFP) - 13 avr,
L'année 2006 devrait marquer un virage pour le secteur du tourisme après le marasme lié au 11-Septembre, et la Chine émerge comme un nouvel Eldorado (ASSM3.SA - actualité) au potentiel de croissance fulgurant.
"En 2006 la grande nouveauté c'est que, pour la première fois depuis le 11-Septembre, nous pouvons dire que le secteur est en croissance continue et qu'il l'est pour les 10 prochaines années sans doute", souligne Jean-Claude Baumgarten, le président du Conseil mondial du tourisme et du voyage (WTTC).
Selon lui, le tourisme va connaître une croissance de 4,2% pendant les 10 prochaines années.
"Cela va être des années très bonnes pour le secteur", a assuré M. Baumgarten en marge du forum annuel du WTTC organisé cette année àWashington.
Tous les pays ne seront pas logés àla même enseigne. La croissance devrait être modérée pour les marchés "matures" comme l'Europe ou les Etats-Unis par exemple, mais très forte dans les pays émergents comme l'Inde ou la Chine.
"La Chine et l'Inde ont un impact énorme àcause de la taille" de leurs population, souligne JW Marriott, le PDG de la chaîne d'hôtels Marriott.
La Chine ainsi est le marché type en évolution, selon M. Baumgarten, qui souligne la vigueur de la demande intérieure avec l'émergence d'une classe moyenne aisée.
Le WTTC estime à8% la croissance annuelle du tourisme en Chine dans les 10 années àvenir.
Il faudra en effet développer considérablement les infrastructures. Dans le domaine hôtelier par exemple, "l'offre n'est pas encore complète. Il existe des hôtels 4 ou 5 étoiles et une hôtellerie traditionnelle, mais le gros potentiel de développement concerne l'offre intermédiaire", souligne M. Baumgarten.
De son côté le transport aérien va connaître une croissance spectaculaire. "On considère que les Chinois vont acheter 2.000 appareils commerciaux au cours des 10 prochaines années, ça fait du travail pour Boeing (NYSE: BA - actualité) et Airbus (Paris: NL0000235190 - actualité) !" souligne M. Baumgarten.
Et les Chinois eux-mêmes seront de plus en plus courtisés par les tour opérateurs étrangers. "Nous sommes àun tournant. Après une croissance intérieure énorme, les Chinois s'apprêtent àvoyager àl'étranger et l'un de leurs principaux critères sera, outre la géographie et la culture, leur sécurité àl'étranger", a assuré lors du forum Mei Yunxin, le président de Beijing Tourism Group.
Mais àcôté des opportunités de croissance des risques existent aussi pour le secteur du tourisme.
Outre les risques géopolitiques, les professionnels du secteur s'interrogent sur les répercussions d'une possible pandémie au niveau mondial.
"Le prochain test pour le secteur sera la grippe aviaire. Est-ce un problème uniquement régional, ou bien international qui affecte les choix de destination des touristes? Et quelles sont les stratégies de communication qui peuvent être mises en place?" s'est de son côté demandé Gene Sperling, l'ancien conseiller économique de Bill Clinton.
Pour les Français, des interrogations existent également sur les conséquences des derniers mouvements sociaux.
"Ce n'est pas bon pour le tourisme. C'est grave en terme de réservations, et d'image du pays. La bonne nouvelle est que les pays récupèrent très vite de ce genre de choses, mais il faudra faire de la promotion", assure M. Baumgarten.
Des inquiétudes toutefois tempérées au bureau français du tourisme de New York.
"L'impact est très petit, au point d'être négligeable. Sur les 4.000 demandes d'informations que nous recevons chaque mois, de 3 à6% des gens seulement s'inquiètent" des conséquences de ces mouvements, assure Marion Fourestier, directrice de la communication du bureau.
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