Les professionnels italiens du tourisme retrouvent un peu d'optimisme après trois années de crise, notamment avec le retour des touristes allemands. Mais, beaucoup reste à faire pour que l’activité touristique renoue avec un cycle de croissance durable.
La fédération italienne des hôteliers, Federalberghi, fait état d'une hausse de 2 % des réservations sur les six premiers mois de l'année à 104 millions de nuitées, aussi bien grâce aux Italiens (+ 2,5 %) qu'aux étrangers (+ 1 %).
«C'est un bon résultat qui montre que l'hôtellerie italienne, encore fragile après des années de crise, peut offrir un excellent rapport qualité/prix au point d'inciter les Italiens à moins aller à l'étranger et aux étrangers à choisir l'Italie», estime Bernab٠Bocca, son président.
Les stations balnéaires, les plus touchées par la désaffection des touristes allemands, retrouvent le sourire, à l'image de la région de Jesolo, près de Venise.
«Nous affichons complet pour l'été, avec une forte augmentation des touristes allemands et autrichiens. Pour la saison, nous prévoyons une hausse d'environ 10 % des arrivées par rapport à 2005», se félicite le président de l'agence de promotion touristique de la région (APT), Amorino De Zotti.
«Nous tirons les bénéfices de la reprise allemande, du reflux de certaines destinations jugées pas assez sûres mais aussi des efforts intenses de promotion faits en Allemagne», ajoute-t-il.
Pour autant, après avoir plongé dans une crise de compétitivité au début des années 2000, les professionnels restent prudents sur la reprise.
«Il faut attendre la fin 2006 et 2007 pour confirmer cette tendance», estime Costanzo Janotti Pecci, président de la fédération des professionnels du tourisme Federturismo.
«L'Italie souffre encore d'un problème de promotion, avec des dépenses annuelles de 20 millions d'euros contre plus de 100 millions pour la France. Le transfert des compétences aux régions a en outre entraîné un gaspillage des ressources et des efforts désordonnés», souligne-t-il dans un entretien à l'AFP.
De plus, la péninsule a pris du retard dans la promotion sur Internet, avec un portail italia.it promis par le précédent gouvernement encore en gestation.
«Nous devons faire plus d'efforts envers les nouveaux flux de touristes asiatiques, mais en prenant le temps et en trouvant les réponses justes à des clients très différents», note M. Janotti Pecci.
Autre point faible, une hausse des prix qui n'a pas été suivie par une amélioration comparable de la qualité, essentiellement en bord de mer.
«Si le tourisme culturel et des villes d'art s'est toujours bien porté, le tourisme balnéaire a souffert de la concurrence de la Croatie, des îles grecques et de destination plus exotiques», note Mara Manente, directrice du centre international d'études sur l'économie du tourisme (Ciset).
«Mais depuis 2005, des efforts sont faits pour offrir des produits plus adaptés aux familles, aux enfants et pour proposer des offres vraiment tout compris», explique-t-elle à l'AFP.
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