Le tourisme tunisien face au défi de la concurrence
09/01/2007

Un nouveau système de gestion au sein des centres de formation est institué avec renforcement de la formation par alternance, avec pour objectif d'assurer la mise à niveau de 200 unités au cours de la période du XIe Plan.

Certains établissements hôteliers pourtant bien classés ne fournissent pas des prestations de qualité à la mesure des exigences de clients aussi bien tunisiens qu'étrangers. L'infrastructure moderne devrait être accompagnée, en effet, d'un service adéquat de la part de l'effectif humain censé être bien formé pour répondre à toutes les demandes des touristes. Ceux-ci exigent parfois des services rapides et de qualité comme, par exemple, avoir une couverture supplémentaire sur un coup de téléphone tard la nuit. D'autres fois, ils veulent avoir un médecin d'urgence à leurs côtés pour traiter une personne tombée subitement malade. Il n'est pas normal, de nos jours, qu'un hôtel de catégorie 3 ou 4 étoiles dispose d'une fenêtre qui ne ferme pas correctement, ce qui constitue une contrainte de taille pour le client.

D'où l'importance du programme de la mise à niveau des établissements hôteliers ordonnée par le Chef de l'Etat. Tous les professionnels concernés ont estimé utile d'adhérer audit programme car ils sont conscients du défi à relever au cours de la prochaine étape dans le secteur qui connaît une rude concurrence sur les marchés récepteurs dans le monde. Chaque hôtelier voulant, en effet, offrir les meilleures prestations avec un rapport qualité/prix attractif. Le comité pilote relevant du ministère du Tourisme a approuvé plusieurs demandes émanant des professionnels pour la mise à niveau de leurs établissements répartis sur différentes régions touristiques.

La priorité est donnée, à juste titre d'ailleurs, aux investissements immatériels dans le domaine de la qualité, de la formation, de la protection de l'environnement et de la participation des hôteliers à l'effort national dans l'économie d'énergie. Le ministère a mis tout en oeuvre pour réussir le programme pilote de mise à niveau des établissements hôteliers avant de généraliser cette action à tous les hôtels en coordination avec le ministère du Développement et de la Coopération internationale.

Pour ce qui est de l'adaptation des ressources humaines au nouveau contexte, des programmes sont mis en oeuvre selon l'approche par compétence. De même, un nouveau système de gestion au sein des centres de formation est institué avec renforcement de la formation par alternance. C'est-à-dire que l'apprenant passe un certain temps au centre pour apprendre les cours théoriques et une partie dans un établissement hôtelier pour apprendre la pratique et se familiariser avec l'environnement dans lequel il sera appelé à évoluer une fois la formation terminée.

En fait, la stratégie de promotion du secteur du tourisme est axée autour de trois points essentiels, à savoir l'enrichissement du produit touristique, l'amélioration de la qualité des prestations et la dynamisation de la politique de commercialisation des produits. En plus du cadre juridique approprié, l'objectif consiste à avoir un dispositif de contrôle efficient et prêt à intervenir à tout moment. Des mesures dissuasives pourraient être prises dans des cas exceptionnels, mais les professionnels bénéficient aussi de l'encadrement et de l'accompagnement nécessaires en vue d'améliorer constamment les prestations. Le programme de mise à niveau des unités hôtelières s'inscrit dans ce cadre en tout cas.

Comme les touristes étrangers, les touristes tunisiens sont également devenus très exigeants. Les pouvoirs publics veulent favoriser davantage le tourisme intérieur conformément au programme présidentiel d'avenir. Il s'agit de donner l'occasion aux Tunisiens de découvrir les régions de leur pays - qui recèlent des monuments historiques et des sites environnementaux pittoresques encore peu connus d'un grand nombre de citoyens - et de profiter de l'infrastructure hôtelière mise en place.

Le tourisme intérieur ne se limite pas, bien entendu, aux zones côtières et au tourisme balnéaire au cours de la saison estivale, mais concerne toutes les régions et s'étend tout au long de l'année. Des incitations et d'encouragements devraient promouvoir davantage ce secteur. Des mécanismes ont été créé récemment pour favoriser cette orientation dont un système de réservation préalable et l'achat auprès des hôtels. Le but est de permettre au Tunisien de bénéficier d'un tarif qui se rapproche de celui qui est pratiqué pour les touristes étrangers et de l'habituer à réserver sa chambre bien à l'avance. C'est que plusieurs personnes viennent à la dernière minute à l'hôtel et exigent une chambre, demande qui ne peut pas être parfois satisfaite, notamment pendant la haute saison.

Le balnéaire n'est donc plus suffisant pour répondre aux goûts et à la demande des différentes catégories de touristes d'autant plus que l'on cherche à atteindre de nouveaux marchés émetteurs et prometteurs, comme ceux des pays du Golfe. D'où l'importance de valoriser et d'encourager le tourisme saharien, par exemple, ainsi que le tourisme de congrès et le tourisme de plaisance. C'est ainsi que le secteur pourrait réaliser un saut qualitatif et quantitatif à la faveur d'une liaison entre les zones touristiques tunisiennes et les villes situées sur l'autre rive de la Méditerranée et la promotion du tourisme de résidence aux dépens du tourisme de passage.