AFP -12-03-07
L'enlèvement de cinq touristes européens constitue un coup dur pour le secteur touristique de l'Ethiopie, qui tente depuis ces dernières années de développer ce secteur, gros pourvoyeur de devises dans un pays parmi les plus pauvres du monde.
Le nombre de touristes visitant l'Ethiopie a presque doublé en cinq ans, passant de 148.438 en 2001 à227.400 en 2005, selon les statistiques du ministère du Tourisme.
Mais les professionnels du secteur sont inquiets que cet élan soit freiné après l'enlèvement le 1er mars par des hommes amés dans la région Afar (nord-est), pourtant très fréquentée par les voyageurs, de cinq Européens liés àl'ambassade britannique àAddis Abeba, et de leurs huit accompagnateurs éthiopiens.
"Il y a quelques annulations qui arrivent pour la région Afar, les touristes sont très avertis et soucieux de la sécurité dans cette zone", explique Samson Tshome, patron d'Origins Ethiopie, un tour opérateur basé àAddis Abeba: "les groupes viennent parce qu'ils ont payé six mois àl'avance, mais ils ne veulent pas aller dans l'Afar. On doit organiser des programmes sur les sites historiques d'autres régions".
Selon lui, "c'est une menace pour l'image de l'Ethiopie comme destination touristique qui prendra du temps àchanger. On verra bien ce que ça donnera après la libération des otages".
Les enlèvements sont rarissimes en Ethiopie. La dernière affaire impliquant des touristes remonte à1995, quand un groupe d'Italiens avait été enlevés dans la même région connue pour ses volcans et ses mines et lacs de sel. Ils avaient été relâchés au bout de deux semaines par un groupe d'indépendantistes afars, opposés au régime d'Addis Abeba.
"Aujourd'hui la part du tourisme dans le PNB éthiopien est proche de 1,19%, ce qui est peu. Mais compte tenu du potentiel du pays - historique et naturel - et du développement du secteur touristique, qui, en Afrique, augmente de 14% par an, nous pensons qu'àl'avenir le tourisme jouera un grand rôle dans notre économie", estime M. Solomon.
Sur la base du potentiel du pays, qui pâtit cependant d'un déficit de capacité hôtelière, notamment dans la capitale, le ministère vise 400.000 visiteurs par an d'ici à2014.
Le ministère du Tourisme a répertorié 517 agences, dont seules 87 sont légalement enregistrées. |