Walf Fadjri /26-12-2007
Développer le tourisme intra africain, c'est l'un des objectifs assignés au président du Syndicat Patronal de l'Industrie Hôtelière du Sénégal (Spih), Mamadou Racine Sy qui a été porté par ses pairs de la zone UEMOA (union économique et monétaire ouest africaine/Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bisao, Mali, Niger, Sénégal, Togo) à la tête du comité de pilotage devant les mener à la création d'une fédération regroupant l'ensemble du Patronat touristique de la zone.
Les Organisations patronales du Tourisme de l'espace Uemoa, réunies à Ouagadougou, du 12 au 15 décembre 2007 pour mettre sur pied une Fédération regroupant l'ensemble du Patronat touristique de la zone ont créé un comité de pilotage dont la coordination et le Secrétariat du Comité de pilotage ont été confiés au Sénégal en la personne du président du Syndicat Patronal de l'Industrie Hôtelière du Sénégal (Spih), Mamadou Racine Sy. Ce qui est un honneur et une reconnaissance à l'expertise sénégalaise en matière de tourisme. Mais la tâche de M Sy ne sera pas des plus aisées. Surtout pour ce qui est du développement du tourisme intra-africain, un des objectifs qui lui sont assignés. Surtout que les conditions sont globalement défavorables au décollage d'un tourisme de masse international eu égard à l'image peu reluisante du continent auprès du public dans les grands marchés touristiques.
Donc, c'est une lapalissade que de dire que cette activité n'en est qu'à ses balbutiements. Une situation due en grande partie à une kyrielle de déficiences économiques structurelles de la presque totalité des pays de l'Afrique subsaharienne. Des pays caractérisés par une économie de base peu diversifiée, une dépendance étroite à l'égard d'un nombre réduit de produits à l'exportation. Mais aussi, une détérioration des termes de l'échange conjuguée à une pression démographique, l'instabilité politique, la pauvreté chronique, la criminalité importante, la détérioration de la situation sanitaire entre autres.
A ces facteurs il faut ajouter des déficiences structurelles profondes touchant spécifiquement le domaine de l'activité touristique, et en particulier celui des équipements, des infrastructures hôtelières et des moyens de transport. Aussi, devra-t-il s'attaquer à l'insuffisance de travailleurs qualifiés, la faiblesse de l'infrastructure institutionnelle de planification touristique, la distance importante séparant nombre des destinations des marchés émetteurs. Par ailleurs les tours-opérateurs et autres prestataires de services sont, dans la quasi-totalité des cas des entreprises des pays émetteurs du nord qui détournent, à leur profit une part notable des bénéfices que les pays récepteurs pourraient attendre de l'activité touristique.
Enfin l'architecture subsaharienne est pauvre en monuments anciens et en patrimoine architectural urbain. A la différence de l'Égypte et du Maghreb, rien qui prédispose ces régions à développer un tourisme culturel de masse.
Le Comité de pilotage ainsi mis en place aura pour but de préparer l'Assemblée Générale constituée de ladite fédération d'ici le mois de mars 2008 au plus tard. Cette fédération sera ainsi l'interlocutrice de l'Uemoa pour tous les aspects liés au tourisme dans la région où les professionnels se battent depuis de nombreuses années pour l'allègement de la fiscalité, une politique de formation harmonisée et les projets structurants favorisant le développement du tourisme intra-africain.
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