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Le figaro :28/04/2008
Au mois de mai, les salariés calculateurs pourront, en ne posant que cinq jours de congés, partir une douzaine de jours.
Transport, hébergement, restauration et casinos retrouvent des couleurs après des vacances d'avril médiocres.
Le calendrier du mois de mai cette année est très favorable pour prendre des vacances. Deux ponts se succèdent dans la première quinzaine, avec en prime le lundi de Pentecôte qui redevient férié. Les salariés calculateurs pourront, en ne posant que cinq jours de congés, partir douze jours au total.
Un bon rendement qui profite aussi aux professionnels du tourisme. Qu'ils soient hébergeurs, restaurateurs, exploitants de parcs de loisirs ou transporteurs, le moral est à nouveau au beau fixe après le mauvais score des vacances de printemps. «Elles se sont soldées par une baisse de trois points des hébergements marchands. Les Français ont préféré partir en famille ou chez des amis, re marque Didier Arino, associé gérant du cabinet Protourisme. En revanche, pour les ponts de mai, on note une recrudescence des réservations pour les courts séjours thématiques.»
C'est ainsi que le premier site de voyages en ligne, voyages-sncf.com (VSC), propose un week-end «zen au domaine du Somail» dans le Languedoc-Roussillon pour 3 nuits au prix de 239 euros par personne. Pour les plus aisés, les couples sans enfants ou les CSP +, les hasards du calendrier les ont même incités cette année à partir plus loin et plus longtemps. «La concentration des ponts sur les deux premiers week-ends de mai a favorisé les réservations des séjours de six nuits et plus, explique au Figaro Rachel Picard, directrice générale de VSC. Cela explique la présence de long-courriers parmi le TOP 5 actuel de nos destinations.» «Nous avons choisi de partir à l'île Maurice une semaine avec nos deux enfants, explique Emmanuel, cadre parisien chez Axa, pour un budget de 1 200 euros par personne.» C'est aussi le panier moyen affiché sur le site de Promo-vacances qui a enregistré ces dernières semaines un regain d'intérêt pour New York, sans oublier les valeurs sûres comme le Maroc et la Tunisie.
Néanmoins, la France reste de loin, et une fois encore, la première destination des Français avec une prime pour les côtes et si possible à quelques heures de trajet de Paris. «Nous affichons complet dans nos hôtels de Deauville, le Royal et le Normandy pour les deux week-ends à venir, explique-t-on chez Lucien Barrière. Cela va aussi profiter à nos casinos.»
Une tendance que partage également le numéro trois du secteur Joa Groupe, anciennement Moliflor. «Nos établissements de bord de mer vont profiter de ces ponts de mai, indique Laurent Lassiaz, président du directoire de Joa. Nous attendons un regain d'activité des machines à sous de l'ordre de 10 %, les jeux de table restant pour les initiés. Par ailleurs, les activités périphériques, comme la terrasse, la restauration et l'hôtellerie, devraient elles aussi bénéficier de l'afflux de touristes avec une augmentation de 15 % du chiffre d'affaires.»
Les parcs de loisirs vont eux aussi tirer profit de ces deux longs congés de fin de semaine successifs. Euro Disney compte, si la météo est de mise, flirter avec ses pics de fréquentation des grands jours de 80 000 entrées quotidiennes. Plus modeste, le parc du Puy du Fou, en Vendée, qui fête cette année ses 30 ans avec trois nouvelles attractions et un hôtel de 100 chambres, compte sur des fréquentations de plusieurs milliers de personnes par jour. «Sur la seule journée de jeudi dernier, nous avons doublé notre fréquentation par rapport à l'année dernière, avec 6 000 visiteurs», se réjouit David Nouaille, directeur marketing du site.
Reste que les villes françaises ne sont pas à l'écart de cette déferlante touristique alimentée par les Espagnols ou les Italiens qui, eux aussi, profitent des ponts du joli mois de mai. Pierre & Vacances affiche complet dans ses résidences de la capitale, comme par exemple celle de Paris-Bercy. Pour le groupe Accor au contraire, dont l'activité dépend essentiellement du tourisme d'affaires, ces week-ends prolongés vont freiner son business, excepté aux alentours des axes de trafic routier important comme les autoroutes A 7 ou A 10. Ce sont surtout les Formule 1, Ibis ou Novotel qui profiteront de ces hôtes de passage.
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