La Tribune.fr – 08/06/2009
Alors que la compagnie espagnole était en négociation pour une fusion avec British Airways depuis juillet 2008, la direction tend une main à ses deux plus gros concurrents qui étaient très intéressés en 2007.
Lancées en juillet 2008, les négociations sur une fusion entre Iberia et British Airways (BA) battent sérieusement de l’aile. Début février, il était question de finaliser le dossier fin mars. Aujourd’hui "Il n'y a pas de rythme préétabli" a indiqué le PDG d’Iberia Fernando Conte. Pis, le directeur financier Enrique Dupuy a évoqué avoir des solutions alternatives avec Lufthansa et Air France-KLM, les leaders européens des alliances du ciel Star Alliance et Skyteam, concurrentes de celles d’Iberia et British Airways, Oneworld.
"Une fusion avec British Airways serait adéquate pour Iberia, mais une fusion avec Lufthansa ou Air France le serait également ", a-t-il dit lors d'une conférence. Le directeur financier espagnol n’en est pas à son coup d’essai. Le 30 novembre 2006, il avait déjà fait la même déclaration.
Sans le dire officiellement, la compagnie espagnole dans laquelle British Airways possède 10% du capital depuis 1999 en avait assez de ne pas être la priorité de la compagnie britannique. Lufthansa et Air France-KLM avait même entamé des discussions officieuses. Les deux étaient même allés très loin dans l’étude du dossier. Au point d’effrayer British Airways qui a accepté le principe d’un rapprochement avec Iberia.
A l’époque, Air France-KLM et Lufthansa avaient donc servi de lièvres, la préférence des espagnols allant à BA. La déclaration d’aujourd’hui a-t-elle le même objectif ? Ou traduit-elle le sentiment qu’une fusion avec BA est compromise par l’ampleur de son fonds de pension (trois milliards de livres) ? Car, depuis le début, les négociations buttent sur ce déficit du fonds de pension que la direction cherche à négocier à la baisse avec son gérant. La somme a toujours crispé la direction d’Iberia. Elle a toujours pesé sur le cours de l’action au point que la capitalisation boursière de BA s’est rapprochée de celle d’Iberia.
Cela a pollué les discussions sur l’attribution du contrôle de l’entité fusionnée, les Espagnols demandant plus ou moins une situation égalitaire -au regard d’une capitalisation boursière quasi équivalente-, alors qu’il ne devait peser qu’un tiers du nouvel ensemble au début des négociations en juillet 2008. La donne a à nouveau changé ces dernières semaines, British Airways valant hier 1,7 milliard de livres (deux milliards d’euros environ), Iberia, 1,5 milliard d’euros.
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