Casablanca- Nour-eddine Saoudi
Situé au sud de la République islamique de Mauritanie, le Sénégal est un pays habité par une population à90% musulmane. L’Islam prend dans ce pays une forme particulière : la majorité des Sénégalais se rattache encore àun Marabout, du mot arabe Mourabite qui signifie guide religieux. Et tous les marabouts sont généralement liés, àdes degrés divers, àune Confrérie ou Zaouiya, association de fidèles réunis autour d’un Cheikh (maître) qui dispense un enseignement et des pratiques religieux, fondés sur le Coran et la Sunna. La confrérie est liée àl’histoire du Soufisme, voie mystique en Islam. Les Soufis (homme habillés de Souf, laine en arabe) étaient des ascètes qui ont cristallisé leur quête de Dieu par la méditation, la compréhension des textes sacrés du Coran et par une vie désintéressée des choses matérielles.
Outre leurs respects des cinq piliers de l’Islam, les confréries observent des pratiques singulières qui visent une purification morale et une ascension spirituelle : le Wird et le Dikr. Chaque confrérie a son wird propre, ou récitation qui englobe un ensemble d’incantations du nom de Dieu (Allah) et de prières sur le Prophète Mohammad, propices àla méditation àl’aide d’un chapelet, ou la récitation de certains versets coraniques àeffectuer après le lever et avant le coucher du soleil.
De même, les confréries pratiquent le Dikr , un exercice spirituel basé sur la répétition de versets coraniques, ou de la formule de l’attestation de la foi musulmane (Chahada), ou de Allah.. Chaque confrérie a sa propre manière de faire ce Dikr.
Principales confréries : Tijaniya et Mouridiya
Au Sénégal, les deux principales confréries musulmanes sont la Tijaniya et la Mouridiya.
La Tijaniya (ou le Tidjanisme) a pour fondateur Sidi Ahmed At-Tijani, né en Algérie en 1737 et décédé àFès (Maroc) en 1815. Les principes du tidjanisme sont les enseignements religieux traditionnels de l’Islam. A cela, s’ajoute la récitation de litanies tirées du coran dites wird et Dikr. L’affiliation au tidjanisme se fait du guide religieux, ou muqaddam au disciple (talibe) àqui on donne le wird tidjane. Le tidjanisme est composé de plusieurs wird tels que la wasifa (prière), et la hadra (séance de Dikr en groupe effectué le vendredi).
Le Tidjanisme s’était imposé comme la plus grande confrérie africaine du 19ème et 20ème siècles. Il fut introduit au Sénégal vers 1835 par El Hadj Cheikh Omar Tall (1799-1864) qui sera relayé par El Hadj Malick Sy (1855-1922). Ce dernier réussit àpropager les idées de la confrérie et son influence dans le pays.
La confrérie Tijaniya représente de nos jours plus de 51% des musulmans sénégalais. Les membres de la communauté tijaniya se retrouvent chaque année dans la ville sainte de Tivaouane ou autres villes du Sénégal où se trouvent des dignitaires de cette confrérie àl’occasion de la commémoration du Maouloud (anniversaire du Prophète) pour y célébrer des chants religieux et lectures coraniques.
La Tariqa Mouridiya (ou le mouridisme : un aspirant àDieu, Muridul-Allah en arabe), a été fondée par Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), une des grandes figures de l'Islam en Afrique apparue au cours du siècle dernier. Il a eu notamment àdéfendre l'Islam en Afrique de l'Ouest (Sénégal), contre l'évangélisation et le colonialisme, non pas avec les armes mais pacifiquement grâce àune éducation des consciences. Son combat pour l'Islam lui a valu d'être martyrisé 32 ans durant, ce qui ne l'a pas empêché de léguer àla postérité son enseignement sous formes de nombreux écrits, dont le magistral « Massalik al Jinan » (les Itinéraires du Paradis) , traitant du Soufisme. La bibliothèque « Cheikh el Khadim » de Touba, construite par Cheikh Abdou Ahad Mbacké Ibn Cheikh Ahmadou Bamba en 1977, est le dépôt de la plupart de ses écrits.
Le Mouridisme est un ensemble de pratiques cultuelles et de règles de conduites : un soufisme basée sur l’amour et l’imitation du Prophète Mohammad et dont la finalité est le perfectionnement spirituel. Ainsi, le disciple mouride se doit d’essayer d’être un musulman qui "travaille" sa spiritualité musulmane sur l’Iman (foie) et l’Ihsan (bienfaisance).
La ville sainte de Touba, célèbre par sa mosquée, l’une des plus grandes d’Afrique, est le centre de la Confrérie Mouridiya. Les membres de la communauté mourides et les pélerins s’y retrouvent chaque année pour célébrer le retour d’exil de Ahmadou Bamba, en une fête dite le Magal de Touba, qui connaît une grande affluence.
On estime, de nos jours, que le Mouridisme représente 30% des musulmans sénégalais. Les écoles coraniques sont très présentes dans cette communauté pour enseigner les principes de l’Islam et les écrits du fondateur du mouridisme.
D’autres confréries existent au Sénégal, dont la plus importante relativement est la Zaouiya des Kounta affiliée àla Zaouiya Quadiriyya du Maroc. Elle est dirigée par la famille du Cheikh Mohammed Fadel, qui a été àl'origine de l'implantation du mouvement au Sénégal.
A noter que l’Aïd el Kébir (c’est la fête du sacrifice du mouton), appelée au Sénégal la Tabaski, est la fête la plus importante de l’année du pays.
Splendides sites touristiques
Pays d’une superficie de 196192 km, le Sénégal dispose de 700 km de plages de sable fin, d’un climat doux, d’une mer tiède sous l’influence du courant marin qui descend des Iles Canaries, et d’un soleil éclatant toute l’année.
En outre, malgré sa modeste superficie, le Sénégal jouit d’écosystèmes différents : montagne du Fouta-Djalon (sud oriental), forêt dense en Basse-Casamance et principalement dans la région frontalière avec la Guinée-Bissau ; désert dunaire au Nord, lacs, savane ...
Par ailleurs, les parcs nationaux sénégalais font partie des joyaux d’Afrique de l’Ouest. Au nombre de 6, ils représentent toute la diversité écologique d’Afrique de l’Ouest. Le parc national du Niokolo-Koba (sud-est du pays) où vivent librement lions, éléphants, hippopotames et buffles. Premier parc par sa superficie et la diversité de sa faune, le Niokolo Koba est le joyau du Sénégal. Il a été classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Le Parc National de Basse-Casamance, est quant àlui, considéré comme le plus beau parc du Sénégal. Il abrite en effet de nombreux hippopotames, des panthères, des servals, des herbivores divers (gazelles, phacochères, biches ...), de nombreuses espèces de singes et des reptiles impressionnants tels que les varans, les crocodiles et les dangereux mambas. Sa visite s’effectue exclusivement en voiture. Le parc national du Djoudj, qui est, d’après les ornithologues, le deuxième Parc du monde pour sa richesse en oiseaux. En effet, en plus des nombreuses espèces autochtones, la plupart des oiseaux migrateurs vont ou transitent par le Djoudj. Le spectacle des étendues d’eau recouvertes de nuées de flamants, de pélicans et autres grues cendrées est époustouflant.
L’ensemble de ses facteurs font de ce pays une destination attractive pour les touristes de tous les pays, tant ceux qui cherchent àconnaître les traditions et le patrimoine culturel et cultuel de l’Islam africain que ceux qui recherchent de l’exotisme, la beauté naturelle ou la quiétude. |