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Johannesburg : un musée pour mémoire
15/06/2010

 

Le Monde -12/06/2010

Le point commun entre Berlin et Johannesburg ? La finale de Coupe du monde de football, évidemment. Un événement qu'à quatre années de distance, les deux métropoles auront eu l'honneur d'accueillir. Mais ce n'est pas tout. Ces dernières années, la mégapole sud-africaine a vu se développer comme dans la capitale allemande où se visite, par exemple, le Mémorial de l'Holocauste _ un tourisme mémoriel qui permet de comprendre et de ressentir au plus près ce que fut le passé douloureux de la " nation arc-en-ciel ".

"Aller à Johannesburg sans visiter le Musée de l'Apartheid est aussi impensable que d'aller à Paris sans aller voir les Champs-Elysées", juge la photographe sud-africaine Jodi Bieber qui publie, ces jours-ci, "Soweto", remarquable ouvrage consacré à la banlieue de "Jo'burg" ou vécut un certain Nelson Mandela. Comme elle a raison !

Ne pas visiter le Musée de l'apartheid ne constituerait pas seulement une erreur mais une véritable faute. Car, mieux que partout ailleurs, c'est ici, dans ce bâtiment inauguré en 2001 et salué internationalement, que l'on peut comprendre l'inexplicable. Et plonger au cœur de la folie du système de séparation raciale, appliqué en Afrique du Sud de 1948 à 1991. Et cela, grâce à une muséographie remarquable qui fait de ce lieu de mémoire bouleversant un musée unique en son genre.

Dès le guichet d'entrée, les visiteurs reçoivent un " coup de poing dans le ventre ". Ils se voient en effet délivrer des tickets différents selon qu'ils sont Blancs ou Noirs. Puis ils accèdent au musée proprement dit par deux portes différentes surmontées d'écriteaux " blankes/whites " ou " nie blankes/non whites " (blankes signifie blancs, en afrikaans, la langue des oppresseurs afrikaners).

Chacun se dirige alors vers l'entrée qui correspond à sa couleur de peau. Une expérience in vivo qui permet de saisir les humiliations quotidiennes qu'engendrait le dispositif législatif de l'apartheid basé sur le tri des êtres humains traités comme un cheptel.

On pénètre ensuite dans la première salle d'exposition… traversée par une grille qui sépare les deux catégories de touristes. Blancs et non-Blancs se retrouvent tout de même dès la deuxième salle.

Là débute le parcours qui retrace les grandes heures de la lutte pour l'émancipation des Noirs d'Afrique du Sud : fondation de l'ANC (1913), mis en place de la politique d'apartheid (1948), massacre de Sharpeville (1960), procès de Nelson Mandela à Rivonia (1963), révolte des écoliers de Soweto (1976), assassinat du leader Steve Biko (1977), etc.

Au fil de la visite, on découvre une vaste collection de documents sonores ou filmés passionnant comme, par exemple, la dernière interview de Mandela avant son arrestation où la bande sonore de son plaidoyer au procès de Rivonia. L'on regarde aussi, médusé, les objets d'époque qui témoignent de la brutalité du régime. Ainsi, ce banc public estampillé " Europeans only ". Ou encore un exemplaire de ces effrayants blindés anti-émeute nommés Casspir qu'utilisait l'armée pour mater les insurgés des townships.A la fin de la visite, la plupart les visiteurs sont profondément ébranlés. On retrouve certaines personnes en pleurs, raconte la directrice Noelene Patel. Alors, face à leur déprime, notre travail consiste à les débriefer. On les réconforte en leur rappelant que l'apartheid appartient bel et bien au passé et que sa place est désormais au musée. On leur dit : " Le cauchemar est terminé. " "

Mais tous les visiteurs ne sont pas aussi émotifs. " La jeune génération se désintéresse de l'histoire de leurs parents, s'alarme Noelene Patel qui fut elle-même engagée contre l'apartheid. Ce qui intéresse les jeunes d'aujourd'hui, c'est de posséder le dernier téléphone portable à la mode. Comble de l'ironie : les enfants noirs sont encore plus désinvoltes à l'égard du passé que ne le sont les Blancs, lesquels, maigre consolation, expriment tout de même des sentiments de compassion et de honte. "

Face à ce constat, la direction du musée développe des programmes pédagogiques en concertation étroite avec le ministère de l'Education de l'Etat du Gauteng, dont la capitale est précisément Johannesburg. Afin que les enfants de 2010, accros à la Playstation et au iPhone, se souviennent des écoliers de 1976 qui, à quelques kilomètres de là, à Soweto, avaient eu le courage de se soulever contre le régime qui humiliait leurs parents.

Site internet : www.apartheidmuseum.org

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