Le raz de marée qui a dévasté le littoral de l'océan Indien le 26 décembre a tué beaucoup plus de femmes que d'hommes, a fait savoir l'organisation humanitaire Oxfam qui fait état d'un rapport de un pour quatre dans certains villages.
L'ONG britannique, qui a enquêté dans huit villages de la province indonésienne d'Aceh, zone la plus durement touchée avec 220.000 morts ou disparus, a partout observé cette disproportion, également constatée en Inde et au Sri Lanka.
Le rapport le plus élevé, d'un homme pour quatre femmes, a été relevé dans le village de Kuala Cangkoy, précisent les auteurs de l'étude, qui évoquent l'hypothèse selon laquelle les femmes, généralement moins bien dotées physiquement pour échapper àla catastrophe, devaient - qui plus est - sauver leurs enfants.
"Dans certains villages, il apparaît maintenant que 80% des victimes sont des femmes. Cette disproportion va donner lieu àdes problèmes dans les années qui viennent", souligne Becky Buell, membre de la direction d'Oxfam.
"Nous entendons déjàparler de viols, de harcèlement et de mariages forcés. Nous devons tous prendre conscience de ce problème et assurer la protection (...) des femmes qui ont survécu", ajoute-t-elle.
Plusieurs organisations de défense des droits de femmes acehnaises se sont également émues de la situation des survivantes dans les camps de sinistrés qui abritent un demi-million de personnes dans des installations le plus souvent mixtes.
"De nombreuses rescapées ayant perdu leurs époux dorment également dans ces tentes et elles n'ont aucune protection. Des viols se produisent donc et les victimes sont ensuite exilées, en quelque sorte, pour qu'elles n'en parlent àpersonne", rapporte Wanti Maulidar, responsable de l'association Solidarité féminine d'Aceh. |