Zaman France -04/04/2011
Alors qu’Istanbul est menacé de ne plus faire partie de la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco, Özgür Özarslan, secrétaire d’Etat chargé du tourisme, veut de son côté donner une dimension plus culturelle et moins balnéaire au tourisme turc.
Sur les 9 millions de touristes qui sont venus à Antalya l’année dernière, « seuls 140.000 ont visité le musée de la ville » a-t-il récemment déclaré en ajoutant que cette richesse appartenait aussi « aux futures générations. » Les « futures générations » de jeunes originaires de Turquie et vivant en France ou en Europe sont aussi concernées par le problème. Alors que les parents ayant vécu l’émigration continuent d’aller quasi rituellement dans le village natal, garant d’une identité devant être préservée, les jeunes franco-turcs font de plus en plus le choix des stations balnéaires de Turquie. Précisément celles qui font le bonheur de leurs collègues français. Ils passent rapidement, bien sûr, par le village pour rassurer les parents et distribuer quelques cadeaux aux cousins et cousines n’ayant pas encore cédé aux sirènes de l’exode rural. Mais ils ne restent pas longtemps ayant l’impression, sans doute de plus en plus légitime, de ne pas avoir assez à partager. On peut sans doute comprendre que le charme des sables soit difficilement résistible. Mais s’il est important de préserver un rapport serein avec sa culture d’origine pour vivre d’autant mieux la rencontre d’une nouvelle culture, cette turcité devrait aussi passer par une connaissance réelle de la richesse, de l’histoire mais aussi de la complexité du patrimoine turc. Avec pour principale référence la culture rurale de leurs parents, ces jeunes sont parfois tentés de réduire la turcité en général à cette dernière, faisant la confusion entre des questions sociales et identitaires, voire parfois religieuses. Garder un lien avec le monde populaire de la génération des parents est bien sûr essentiel. Mais connaître de l’intérieur le long héritage culturel qui a façonné la Turquie d’aujourd’hui, l’est tout autant. Au moins pour avoir un rapport plus serein à la culture française. |