Nourredine Es-saoudi
Les messages lancés lors du premier rendez-vous du Biotop, dénommé«Protégeons le Lac Rose» ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Le gouvernement du Sénégal, par la voie de son ministre de l'Environnement, Modou Diagne Fada, vient de prendre d'importantes mesures qui permettront d'arriver àdes actions concrètes de sauvegarde du lac.
La première édition de Biotop a vécu comme prévue au Lac Rose. La cérémonie d'ouverture qui s'est déroulée samedi 14 mai a été co-présidée par deux ministres : celui de l'Environnement du Sénégal,Modou Diagne Fada, et de son homologue congolais, Henry Djombo. M. Diagne a salué l'initiative du styliste Dasha Nicoué pour une meilleure sensibilisation des populations environnantes, des sénégalais et des partenaires, pour qu'ensemble l'on mette sur place des stratégies de conservation de ce patrimoine mondial. Pour lui, Dasha a lancé un cri de détresse. «Le Lac rose a des enjeux économiques, environnementaux et touristiques. Tout le monde doit se mobiliser pour un aménagement intégré du lac, pour une rationalisation de l'exploitation du sel, mais aussi pour un règlement des occupations de l'espace autour du lac», a dit Modou Diagne Fada.
Selon lui, le chef de l'Etat du Sénégal a déjàpris des initiatives allant dans le sens d'une meilleure conservation du lac. «D'abord la tutelle du lac va être clarifiée dans les prochains jours, car il faut définir les rôles et limiter des intervenants. De même, il nous a instruit ànous adresser àla Coopération française, pour leur demander d'envoyer au Sénégal des experts en marais salants, pouvant nous aider àrationaliser l'exploitation du sel pour permettre àl'actuelle génération d'en bénéficier, mais aussi pour permettre aux générations futures de pouvoir disposer d'un Lac rose», a révélé le ministre, qui pense également que l'événement doit permettre au conseil rural de prendre des mesures idoines afin de protéger le fleuron.«L'environnement est une compétence transférée, tout doit passer par des autorités locales», a-t-il déclaré. Son homologue du Congo a, quant àlui, prié pour que la manifestation soit durable.
Auparavant, le président du Conseil rural est intervenu sur la menace sur l'intégrité du Lac rose et son devenir. Pour Omar Guèye, toutes les contraintes identifiées concourent d'une façon ou d'une autre àla régression du lac. «Il s'agit de l'exploitation excessive du sel; de l'inorganisation touristique et de la forte pression agraire de la zone et de sa non maîtrise foncière. C'est pourquoi nous devrons concevoir ensemble une stratégie de protection et de conservation du lac rose», exhorte-t-il. |