Nour-eddine Saoudi
AFP (11/7/2005) - Quelques jours après les attentats meurtriers de Londres, l'impact semble limité en Europe dans le secteur du tourisme, qui s'est presque habituée aux attentats et menaces terroristes.
En Italie, désignée comme cible potentielle par les terroristes, aucun changement dans le rythme des réservations ou des annulations n'est signalé par le Centre Hotels Italia qui gère les réservations de 350 établissements. A la compagnie aérienne Alitalia, on indique n'avoir "pas subi d'impact particulier". "Les passagers qui avaient réservé pour Londres sont partis, jeudi comme vendredi, comme prévu", a indiqué une porte-parole. Toutefois, et jusqu'au 14 juillet, "les réservations pour Londres peuvent être modifiées sans pénalités
Par ailleurs, les avions de British Airways étaient pleins vendredi au départ de Rome pour Londres, selon des témoignages. Au Danemark, pays également menacé par les terroristes, on a recensé, comme en Suède, un nombre assez réduit d'annulations. La compagnie SAS a signalé vendredi 130 annulations de Stockholm et GÙteborg vers Londres sur 900 passagers mais samedi la situation était normale.
Les grands tour opérateurs scandinaves ne mentionnent quant à eux pas de changement. "C'est l'activité habituelle", indiquait-on samedi chez MyTravel. Il n'y avait pas d'impact notable non plus en Finlande, de même qu'en Norvège. Les voyagistes allemands enregistraient peu d'annulations. Chez le géant TUI, seulement 40 personnes ont renoncé à passer le week-end à Londres sur 270 réservations. Le groupe a également enregistré quelques annulations pour les semaines suivantes, mais le nombre n'est "pas énorme", selon un porte-parole.
Le deuxième voyagiste allemand, Thomas Cook, a fait part d'une demande "très limitée" d'annulations ou de modifications de réservations. Lufthansa indique que les voyageurs ont pratiquement tous pris leur vol comme prévu. "L'expérience montre que les attaques terroristes qui ne sont pas directement liées au tourisme sont sans conséquence pour le secteur du tourisme", selon Francesco Frangialli, secrétaire général de l'OMT (Organisation mondiale du tourisme). Il cite en exemples les attentats de Madrid, où l'OMT a son siège, le 11 mars 2004, et de Casablanca (Maroc) le 16 mai 2003. "Les voyageurs ont depuis un certain temps intégré la menace terroriste", estime-t-il.
En France, le président de l'association de tours opérateurs-Ceto a jugé que les attentats devraient avoir "très peu d'impact". Les professionnels de l'aérien minimisaient également les conséquences, et Air France a assuré tous ses vols. "Les attaques de Londres ne mettent pas en cause des avions", a souligné le porte-parole de l'Association des compagnies aériennes européennes (AEA).
En Belgique, Jean-Luc Hans, président de l'association des tour opérateurs, indique qu'il y a eu "quelques demandes de reports vers Londres, mais rien de massif". En Espagne toutefois, les attentats se sont traduits selon les compagnies aériennes par de nombreux reports vers Londres. Iberia indique avoir reçu des demandes de report pour des billets touristiques depuis Madrid et Barcelone. Les déplacements professionnels ont en règle générale été maintenus. Les professionnels du tourisme estiment que les attentats auront un impact limité à quelques jours.
A Lisbonne, quelques annulations de voyage vers Londres ce week-end ont été enregistrées, selon le président de l'association des agences de voyage Vitor Filipe. Mais "nous avons malheureusement l'expérience de ce type de situations", a-t-il constaté. |