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Ramadan à l’algérienne:
02/09/2005

 

Alger - Mounir El Fishawy

Les Musulmans à travers le monde rivalisent à marquer de leurs spécificités le mois sacré du Ramadan. Lorsqu’un peuple réussit à marquer de son cachet particulier ce mois, les responsables tentent par tous les moyens – notamment les mass média – à le faire connaître au monde entier. C’est ce qu’a fait Abdel Ali Tayr, directeur général de l’Office national du tourisme algérien, lorsqu’il a insisté fortement pour que la visite de la délégation de « Tourisme islamique Ã‚» s’effectue au mois de ramadan. L’objectif étant de nous permettre de voir comment les différentes composantes du peuple algérien observent et vivent ce mois sacré.

Ce choix du timing a été judicieux. Quant à moi et à mon compagnon Yassa Abdennasser, nous avions Dieu pour soutien, car en tant que journalistes et jeûneurs, notre journée commençait avant six heures du matin et se terminait après minuit. Le programme établi pour visiter six wilayas algériennes très éloignées géographiquement les unes des autres en une semaine était riche en visites et en rencontres, agrémentées par deux Ftours (rupture du jeûne) chez des familles algériennes à Biskra et à Tlemcen.

 

Le Ftour le plus étrange

Est-ce qu’il vous est arrivé de prendre votre Ftour sur autorisation des « autorités Ã‚» alors que vous voyez le soleil encore tout rond ? Je doute que cela puisse vous arriver. Mais, pour notre délégation de « Tourisme islamique Ã‚» cela arriva bel et bien. Comment et où ? En voici l’histoire.

Nous avions quitté Le Caire sur un avion des Lignes aériennes algériennes vers Alger, au moment où les Cairotes s’apprêtaient à prendre leur Ftour, à 17h 15. Vers 18h nous avions appelé l’hôtesse et l’avions questionné sur l’heur du Ftour. Elle nous dit que le capitaine l’annoncera en son temps. En plaisantant, on lui dit d’intervenir auprès du capitaine en notre faveur, pour avancer le Ftour pour nous Egyptiens, pour qui le ftour est déjà passé, il y a près d’une heure, suivant l’horaire du Caire. Avec étonnement elle se demanda : « Comment ? Ã‚», puis elle reprit : « Attendez l’annonce du capitaine Ã‚».

Une demi heure après, le capitaine annonça la présentation du Ftour, alors que nous voyions le soleil qui semblait ne pas vouloir se coucher comme pour nous narguer !

Là nous fûmes frappés de stupeur, et nous appelâmes une hôtesse pour lui dire : « comment peut-on prendre notre Ftour alors que le soleil est encore brillant en entier devant nos yeux ? Ã‚».

Elle nous répondit : «Vous devez vous rappeler que nous sommes sur une altitude de 10 000 pieds, le soleil que nous voyons maintenant à ce niveau est dans un autre lieu très éloigné du nôtre, et en dessous de nous, le soleil s’est déjà couché». On lui dit alors : «Vous assumez donc la responsabilité de cela». Elle répondit en souriant : «ce n’est pas moi, c’est le capitaine qui l’assume».

Après un moment d’hésitation, on se plia à la décision de « l’autorité Ã‚» de l’avion et nous prîmes notre Ftour, malgré la vue du soleil. Mais, dix minutes plus tard, à notre grande surprise, le soleil disparut complètement et l’obscurité tomba brutalement. Là on commença à douter de la justesse de la décision du capitaine, puis on s’est tranquillisé en lui faisant adosser la responsabilité.

 

Les Ftours ramadaniens ont des histoires

La rupture du jeûne en Algérie s’effectue selon des habitudes spécifiques. Les algériens commencent toujours par manger des dattes et boire du lait et un peu d’eau. Puis, ils font la prière du Moghreb (coucher du soleil) collectivement. Après quoi, ils vont prendre leur Ftour. Ils commencent par la soupe, qui est variée selon les région. Ainsi, à biskra – début du sud central d’Algérie – les gens prennent la soupe dite « Frigua Ã‚» ; et à Tlemcen – près de la frontière marocaine – ils font la « Hrira Ã‚», très pimentée avec des petits morceaux de viande. Après, viennent les plats principaux : viande avec sauce, ou poulet au couscous ; avec des variétés de salades. Enfin, viennent les gâteaux, le café et le thé vert sucré, « Tay Ã‚» qui est déversé de la théière dans de petits verres suivant le procédé suivant : on fait monter la théière d’un demi mètre environ au-dessus du verre de telle sorte qu’on remplit ce dernier aux deux tiers et le tiers restant est empli de mousse.

Au cours d’une soirée ramadanienne à la wilaya de Biskra, et plus précisément à Zaatcha, notre hôte, Moaqui Bennani Abderrahmane, nous a raconté que certains de ses proches qui se sont installés en Arabie Saoudite depuis 1950, suite à un pèlerinage à La Mecque, ont été mal vus par le reste de la famille, qui comme les autres familles algériennes sont très fortement liées à leur terre. Ces derniers ont envoyé des émissaires à leur recherche et pour savoir pourquoi ils étaient restés en Arabie Saoudite au lieu de retourner à la chère patrie. Ils reçurent la réponse suivante : « Nous faisons notre prière à la Sainte Mosquée, nous mangeons de la viande et nous faisons nos cuissons sur du charbon».

Résultat : de nombreux membres de la famille ont émigré là-bas suite à ces attractions.

Après le Ftour, les foyers algériens se transforment en lieux de soirées empreintes de douceur, d’amour et de gaîté. Tel fut le cas, par exemple, lorsque nous avions pris notre Ftour chez la famille des résistants Abdelaziz Mahdad et sa femme formidable, Khadija Mahdad, qui sont des héros de la révolution algérienne, surtout que notre visite a coïncidé avec la célébration du cinquantenaire du déclenchement de ladite révolution. Nous avions observé chez cette famille une tradition que tous les algériens suivent ce jour, consistant à recouvrir un des murs du salon d’un drapeau algérien géant, et à orner les autres d’habits traditionnels dont certains remontent à plus de deux cents ans, ainsi que d’attestations de considération des membres de cette famille et de médailles pour leur activité de résistants. Mme Mahdad nous raconta ses souvenirs de la lutte qui ont été des étapes du processus de libération nationale dont jouit le pays actuellement. En quittant cette famille de grands résistants, nous nous disions : « Félicitations à l’Algérie d’avoir Khadija et Abdelaziz , et pourvu que notre communauté arabo-islamique en ait un grand nombre comme eux Ã‚».

 

Festivités ramadaniennes aux mosquées et dans les rues

Etant le mois du jeûne, des bienfaits et de l’absolution, le mois sacré du ramadan est l’occasion pour les Algériens pratiquants de confirmer leur observation des rites religieux et pour les défaillants de se rattraper, espérant bénéficier de la large miséricorde de Dieu. Ces deux groupes se retrouvent dans les mosquées, formant une communauté unifiée, faisant leurs prières et les rituels de la Sunna, rivalisant dans les invocations et les lectures du saint Coran, écoutant avec ferveur les prédications religieuses à longueur de journée. Chacun effectuant ces pratiques suivant ses conditions de travail, jusqu’au moment du Ftour. Ils prennent alors des dattes et du lait dans la mosquée, effectuent la prière du Moghreb collectivement, puis certains restent et d’autres regagnent leur maison pour prendre le Ftour en famille.

D’autre part, les Algériens ont pris l’habitude de sortir après le ftour pour profiter des soirées ramadaniennes organisées partout dans les rues, café, hôtels et théâtres. Les principaux boulevards des villes sont envahis par une grande foule de gens, notamment après la prière du soir (al-Ichaa) et des Tarawih (prières facultatives), prières très suivies à tel point que les prieurs sont obligés d’effectuer leur obligation dans la rue, les mosquées étant bondées. Exemple de la grande mosquée de la wilaya de Constantine qui accueille 27 000 personnes à son intérieur et 13 000 à l’extérieur et dont l’Imam nous a affirmé qu’elle est toujours bondée les vendredi, les deux grandes fêtes (Fitr et Adha) et les dix derniers jours du ramadan.

 

Cafés… et Benbella

Nos excursions dans les nuits du ramadan à travers les différentes wilayas nous ont permis de constater que les cafés algériens sont fréquentés par les hommes, adultes et jeunes, qui s’adonnent à des jeux tels que le domino et des jeux de hasard, alors que la gente féminine – même en famille – est totalement absente. De même le narguilhé est inexistant, même si ce dernier a envahi largement les foyers et cafés au Maroc et en Tunisie voisins.

Au sujet des cafés, j’ai appris que le peuple algérien prend un réel plaisir à s’attabler dans les cafés, notamment au mois du ramadan. La meilleur illustration m’en a été faite par le leader de la lutte de libération et le premier président de la république indépendante, Ahmed Benbella, lorsqu’il m’a honoré d’une rencontre à la marge d’un congrès au Caire. Il m’avait raconté certains de ses souvenirs au célèbre café El Fishawi du Caire, où il rencontrait les révolutionnaires algériens dans les années cinquante du siècle dernier, pour discuter et planifier des actes révolutionnaires contre l’occupant français. Benbella a cité tout cela dans ses mémoires.

 

Autres activités dans les théâtres et les places

Dans la wilaya de Constantine, on a constaté le goût raffiné des Algériens pour l’art authentique lors d’une soirée du ramadan à l’un des célèbres théâtres d’opéra où se produisait le grand luthiste irakien Nacir Shammah.

Dans la wilaya d’Oran, à la place du 1er novembre au centre ville où est érigé une statue de l’émir résistant Abdelkader Al-Jazairi, nous avions vu un spectacle chorégraphique où des acteurs se livraient à un combat avec des bâtons, au lieu des épées. La compétition se déroulait entre un homme vieux et un autre jeune. Elle se poursuivit avec le gagnant qui restait pour affronter le concurrent suivant. Et ce fut le vieux qui gagna, en changeant plusieurs fois son bâton qui a dû se casser.

Lors du retour au Caire, nous fûmes heureux que le capitaine annonce le ftour une heure et demi plus tôt qu’en Algérie, alors que nous voyions le coucher du soleil s’accélérer au fur et à mesure de notre avancée vers l’est. Ainsi, le capitaine s’est réconcilié avec nous en nous rendant l’heure et demi qu’il nous avait prise lors de notre venue à Alger.

Bon ramadan et bonne année.

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